Je suis connu sous les traits d’une citrouille évidée sur laquelle on découpe un visage diabolique. Au soir d’Halloween, le 31 octobre, les enfants m’éclairent d’une bougie et décorent l’entrée des maisons. Cependant, ma véritable histoire remonte à des temps bien plus anciens, il y a environ 2.500 ans, dans la lointaine Irlande.
A l’origine, je suis appelé Stingy Jack, autrement dit « Jack l’avare ». J’habite Wicklow, une petite bourgade sur la côte est de l’Irlande. D’après la légende, j’ai une réputation d’ivrogne. On dit que je possède de l’argent en grande quantité, cependant je refuse de dépenser le moindre sou.
Un soir, je rencontre le diable venu prendre mon âme pour tous les mauvais tours que j’ai pu jouer dans ma vie. Sans me démonter, je lui propose d’échanger mon âme contre un verre au bar, ce qu’il accepte. Jamais je n’aurais dû essayer de tromper Satan lui-même, lisez plutôt mon histoire.
Immédiatement, le diable se transforme en pièce de monnaie, mais plutôt que de m’en servir pour régler mes consommations, je garde cette pièce au fond de ma poche, bien au chaud, à côté d’une croix en argent qui, d’après la tradition, doit l’empêcher de reprendre sa forme initiale. Satisfait de mon stratagème, je pense l’avoir piégé pour un moment.
Finalement, j’accepte de le libérer à condition qu’il ne me dérange pas pendant dix ans et qu’il ne réclame pas mon âme si je venais à mourir. Il tient promesse et, dix ans plus tard, il revient me trouver. Je décide de le piéger à nouveau : j’accepte de donner mon âme en échange d’un fruit. Le Diable grimpe alors en haut d’un arbre pour m’en attraper un. Pendant ce temps, je grave une croix sur l’écorce afin qu’il se retrouve coincé et me promette de ne pas réclamer mon âme pendant dix années supplémentaires.
Malheureusement, je meurs quelque temps après. Mais mes entourloupes me ferment les portes du paradis. Le diable, énervé par les tours que je lui ai joués, décide de ne pas m’accepter en enfer et me condamne à errer dans la nuit avec une braise pour m’éclairer. Pour protéger cette dernière, je la place à l’intérieur d’un navet et, depuis ce jour, je parcours la Terre sans pouvoir reposer mon âme. Me voici devenu Jack O’Lantern, le veilleur de nuit.
Ce sont d’abord des pommes de terre, des rutabagas et des navets que l’on éclaire et que l’on dispose devant les maisons en Irlande et en Ecosse pour m’éloigner de là. Puis la tradition est amenée aux Etats-Unis, vers 1850, par les migrants qui remplacent le navet par une citrouille, plus commune dans ce pays. C’est sous cette forme que la tradition est de retour aujourd’hui en Europe.
Alors, la nuit du 31 octobre, faites bien attention car il se pourrait que je vienne rôder non loin de chez vous… Pensez à allumer vos cucurbitacées !