Tous les enfants du monde me connaissent sous le nom de Père Noël, Santa Claus, Papi Gel ou encore Noel Baba. Avec mon costume rouge, ma barbe blanche et mon ventre bedonnant, je me glisse dans les cheminées pour déposer des cadeaux au pied du sapin des enfants sages. La nuit du 25 décembre, mes rennes conduisent mon traîneau rempli de jouets et m’aident à parcourir tous les pays du monde.
Cependant, mes origines sont obscures et tiennent davantage de l’hypothèse que de la certitude. Certains situent ma genèse dans les pays nordiques et font de moi un mélange des dieux Thor, vieillard à barbe blanche habillé en rouge, et Odin, conducteur de cheval à huit pattes. D’autres – et cela semble plus plausible – voient en moi une simple évolution de Saint Nicolas qui aurait décalé sa tournée de trois semaines pour la faire coïncider avec les fêtes de Noël. Saint Nicolas, bien avant moi, distribuait des cadeaux aux enfants le soir du 6 décembre, accompagné du Père Fouettard qui corrigeait les plus récalcitrants. En Belgique, aux Pays Bas, en Alsace et dans le Nord de la France, il distribue encore des présents le 6 décembre. D’ailleurs, l’un de ses valets – nommé Knecht Ruprecht en Allemagne et Kampus en Autriche – me ressemble étrangement.
C’est au 19e siècle que mon histoire se précise. L’écrivain américain Clement Clarke Moore rédige un conte dans lequel Saint Nicolas porte désormais un bonnet plutôt qu’une mitre, un sucre d’orge à la place de la crosse et un traîneau tiré par huit rennes nommés Blitzen, Dasher, Dancer, Comet, Cupid, Donder, Prancer et Vixen. Le neuvième et célèbre Rudolf, reconnaissable à son nez lumineux qui éclaire la nuit, ne sera ajouté qu’en 1939. C’est aussi à cette époque que je deviens plus tendre et plus sympathique.
En 1850 et en 1863, les dessinateurs John Tenniel puis Thomas Nast façonnent mon apparence sous les traits de leurs crayons. Me voici alors plus vieux, dodu et vêtu d’une veste bordée de fourrure blanche. En 1885, mon lieu de résidence devient une usine de jouets fabriqués par des lutins au Pôle Nord, même si certains contestent encore cette adresse : les Finlandais ont ouvert mon atelier et mon bureau de poste à Rovaniemi, en Laponie, tandis que les Russes m’installent en Sibérie. A cette époque, ma couleur est encore indécise, tantôt rouge, tantôt verte.
Ce n’est que dans les années 1930 que plusieurs marques – dont la célèbre Coca-Cola – vont se servir de mon image dans leurs publicités. Contrairement aux idées reçues, ma couleur rouge s’est figée de nombreuses années avant la première réclame.
Il faudra attendre la seconde guerre mondiale pour que j’arrive en Europe grâce aux soldats américains qui me font traverser l’Atlantique. En 1944, la célèbre chanson Petit Papa Noël est créée. Il s’agit à l’origine de la prière d’un enfant qui demande que son père, prisonnier en Allemagne, soit libéré. En 1946, après la Libération, les paroles sont réécrites telles que nous les connaissons aujourd’hui et chantées par Tino Rossi.
Depuis lors, je suis devenu un incontournable des fêtes de Noël et, à partir de 1970, les enfants peuvent envoyer une petite lettre accompagnée de leur liste de souhaits à mon secrétariat français de Libourne qui répond à chaque envoi. Alors, la nuit du 25 décembre, si jamais vous entendez haut dans le ciel une douce mélodie de clochettes et que vous apercevez un traîneau tiré par des rennes, c’est que votre cœur n’a pas perdu son âme d’enfant. Gardez-la précieusement et faites un vœu, car c’est cela aussi, l’esprit de Noël ! Ho Ho Ho !
Voici quelques bonnes idées de cadeaux pour enfants à ajouter sur la liste pour le Père Noël :