Dentition du chat : ce que tout propriétaire doit savoir

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Votre chat souffre-t-il en silence de problèmes dentaires ? La santé bucco-dentaire des félins est souvent sous-estimée, pourtant une mauvaise hygiène peut causer douleur, perte de dents et aller affecter ses organes vitaux. Saviez-vous que ses 26 dents de lait remplacées par 30 dents définitives dès 6 mois jouent un rôle clé ? 

Découvrez dans ce guide les étapes de la dentition du chat, les signes de détresse – comme la mauvaise haleine ou les difficultés à manger – et les routines de soins efficaces pour préserver sa santé. Parce que derrière chaque ronronnement se cache une bouche en parfait état.

L’essentiel à retenir : La santé dentaire du chat est un pilier crucial de son bien-être. Une hygiène négligée favorise plaque, tartre et infections systémiques (cœur, reins). Un chat peut vivre sans dents, mais prévenir vaut guérir : entretien régulier, alimentation adaptée et visites vétérinaires annuelles sont les clés d’une dentition saine.

Les dents d’un chat servent à sa survie : manger, se défendre et se toiletter. Une dentition saine reflète un état de santé global, tandis qu’un chat souffrant de problèmes bucco-dentaires peut développer des douleurs chroniques, perte de poids ou un système immunitaire affaibli.

Saviez-vous que 80 % des chats de plus de 3 ans souffrent de maladies dentaires ? Cet article explique l’évolution de la dentition féline, les signes à surveiller (mauvaise haleine, gencives rouges) et les gestes préventifs pour éviter les complications.

Une consultation vétérinaire régulière est essentielle : les bactéries du tartre peuvent atteindre le cœur, les reins ou le foie. En prévenant ces risques, vous assurez à votre chat une vie plus longue et plus sereine.

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De la naissance à l’âge adulte : les grandes étapes de la dentition du chat

Chatte et ses chatons

Les premières semaines : l’arrivée des dents de lait

Les chatons naissent sans dents, dépendant du lait maternel. Dès 2 à 3 semaines, les 26 dents de lait émergent : incisives centrales (14-21 jours), canines (3-4 semaines), prémolaires (3-6 semaines). À 6 semaines, cette dentition est complète, permettant au chaton de manger des aliments solides. Comme pour la dentition des enfants, ces dents temporaires préparent à l’alimentation carnée.

La période de transition : quand les dents définitives remplacent les dents de lait

À partir de 3-4 mois, les dents de lait cèdent la place aux dents définitives. Les chatons avalent souvent leurs dents tombantes, expliquant leur disparition discrète. Cette phase, comparable à celle des humains, provoque des inconforts. Les signes à surveiller incluent :

  • Mâchonnements répétés d’objets
  • Appétit réduit ou préférence pour aliments mous
  • Gencives rouges, douloureuses
  • Mauvaise haleine passagère
  • Comportement irritable

Pour soulager le chaton, proposez des jouets adaptés. Consultez un vétérinaire si des dents de lait persistent après 6-7 mois, risquant malocclusion ou infections.

La dentition du chat adulte : une formule complète

Vers 6 mois, le chat possède 30 dents définitives, incluant 4 molaires absentes chez les chatons. Ces molaires broient les aliments efficacement. Voici l’évolution détaillée :

Âge Type de dentition Nombre de dents Formule dentaire simplifiée
Naissance Aucune 0 I 0/0 – C 0/0 – PM 0/0 – M 0/0
2 à 6 semaines Dents de lait 26 I 3/3 – C 1/1 – PM 3/2 – M 0/0
3 à 6 mois Transition Progressif Dents de lait remplacées progressivement
À partir de 6 mois Dents définitives 30 I 3/3 – C 1/1 – PM 3/2 – M 1/1

La dentition adulte d’un chat marque une étape critique : toute anomalie (dents doubles, absence de remplacement) nécessite une intervention rapide. Une hygiène précoce (brossage, aliments croquants) réduit les risques de tartre ou gingivite (comme pour les humains).

L’anatomie dentaire du chat : des outils de prédateur

Le chat, prédateur strict, possède une dentition parfaitement adaptée à sa fonction de chasse et de dépeçage. Découvrez comment chaque type de dent joue un rôle clé dans sa survie.

Une mâchoire conçue pour la chasse

Les différentes dents du chat

La mâchoire du chat est un outil de prédation optimisé. À l’instar des félins sauvages, ses dents sont conçues pour saisir, tuer et déchiqueter la proie, non pour mâcher. Cette structure reflète une évolution centrée sur la précision et la puissance, avec des crocs et des prémolaires spécialisés.

Le rôle spécifique de chaque type de dent

Chaque dent du chat a une fonction unique, façonnée par son régime carnivore. Voici leur rôle :

  • Incisives : Situées à l’avant, elles permettent de couper la viande et de se toiletter. Chez les chatons, elles apparaissent dès 2-3 semaines.
  • Canines : Ces crocs pointus (4 au total) servent à immobiliser la proie et à porter le coup fatal. Leur éruption débute vers 3-4 semaines.
  • Prémolaires : En position latérale, ces dents carnassières (10 chez l’adulte) tranchent la chair et broient les os. Elles émergent entre 3 et 6 semaines chez les petits.
  • Molaires : Moins nombreuses (4 au total), elles assistent dans le broyage des os, mais leur rôle est secondaire comparé aux prémolaires.

Cette organisation reflète une adaptation évolutive : les dents arrière cisaillent, tandis que les crocs et incisives assurent la saisie. Une structure redoutablement efficace pour un carnivore strict.

Problèmes dentaires chez le chat : savoir les identifier

L’engrenage fatal : plaque dentaire, tartre et gingivite

La plaque dentaire se développe rapidement après chaque repas, en particulier sur les dents postérieures. Elle est composée de bactéries, de débris alimentaires et de protéines salivaires.

Sous l’action des sels calcaires présents dans la salive de votre animal, cette plaque se transforme en tartre en seulement 3 à 5 jours. Ce dépôt minéralisé adhère fermement à l’émail, favorisant une colonisation bactérienne accrue.

Le tartre agit comme un irritant chronique, déclenchant une réaction inflammatoire locale. Les gencives deviennent rouges, gonflées et saignantes au moindre contact.

Les molaires postérieures sont particulièrement vulnérables, mais l’accumulation peut atteindre toutes les surfaces dentaires. L’acide lactique produit par les bactéries dégrade progressivement l’émail et le ligament parodontal.

La gingivite est réversible avec un détartrage professionnel. Une étude montre qu’un nettoyage préventif annuel réduit de 40% le risque de complications ultérieurs.

La maladie parodontale et ses conséquences systémiques

Affectant 80% des chats de plus de 3 ans, la maladie parodontale débute par la formation de poches entre la gencive et la dent. Ces espaces abritent des bactéries pathogènes.

L’inflammation chronique détruit progressivement les tissus de soutien : gencives, os alvéolaire et cément. Les conséquences incluent le déchaussement dentaire et la perte prématurée des dents.

Les bactéries peuvent entrer dans la circulation sanguine, provoquant des complications systémiques. Des études détectent des bactéries parodontales dans les plaques d’athérosclérose chez les félins.

Les cytokines pro-inflammatoires libérées durant l’infection perturbent le métabolisme. Chez les chats diabétiques, cette inflammation chronique aggrave l’insulinorésistance.

Les symptômes incluent une mastication douloureuse, des saignements, une perte d’appétit. L’halitose persistante est souvent le premier signe observé par les propriétaires.

Les autres affections à ne pas négliger

La résorption dentaire touche 60% des chats seniors. Les odontoclastes détruisent progressivement la dent de l’intérieur, exposant la pulpe et provoquant des douleurs aiguës.

Diagnostic confirmé par des radiographies, cette affection nécessite souvent l’extraction des dents touchées. Les races Persane et Siamoise présentent une prédisposition génétique selon les études vétérinaires.

La gingivo-stomatite chronique survient chez 15% des félins. Le calicivirus félin est impliqué dans 70% des cas, déclenchant une réaction immunitaire excessive.

Les abcès dentaires provoquent des gonflements faciaux douloureux. Sans intervention, ils peuvent causer des infections généralisées ou des fractures osseuses de la mâchoire.

Les traumatismes dentaires, souvent liés à des chutes ou des combats, exposent la pulpe. Ces fractures nécessitent un traitement immédiat pour éviter la nécrose pulpaire.

Pour toutes anomalies buccales, une consultation vétérinaire est cruciale. Un dépistage précoce améliore le pronostic de 60% selon les données de l’Ordre vétérinaire.

Mon chat a-t-il mal aux dents ? Le guide pratique de détection

Examen de la dentition d'un chat

Décrypter les signes de douleur dentaire

Les chats dissimulent instinctivement leur souffrance, rendant les problèmes dentaires difficiles à identifier. Selon une étude, 60 % des félins développent des affections buccales, souvent graves avant le diagnostic. Une attention aux moindres signes est donc cruciale pour agir à temps.

  • Mauvaise haleine (halitose) : non seulement signe de plaque ou d’infection, elle peut aussi indiquer des troubles digestifs ou rénaux selon les vétérinaires.
  • Difficulté à manger : le chat hésite devant sa gamelle, mâche lentement, laisse tomber sa nourriture ou privilégie les aliments mous. Ces comportements traduisent une douleur localisée.
  • Hypersalivation : peut être liée à des ulcères, des infections ou une réaction à un corps étranger coincé entre les dents.
  • Changements de comportement : il devient distant, agressif au toucher, ou délaisse son toilettage, preuve d’un mal-être chronique.
  • Frottement de la bouche : tentative instinctive pour soulager une douleur ou expulser un objet irritant (poil, saleté).

Comment inspecter la bouche de son chat en toute sécurité

Effectuez l’examen après une sieste ou un repas, lorsque le chat est détendu. 

  1. Préparez des friandises pour récompenser son calme. 
  2. Utilisez une lampe pour bien éclairer l’intérieur de sa bouche, soulevez doucement la babine pour observer les gencives et les dents sur les côtés. 
  3. Cherchez du tartre (dépôt jaunâtre), des gencives rouges ou des dents brisées. Évitez de forcer si l’animal résiste : les races à museau court (Persans, Exotic Shorthair) ont des dents serrées, rendant l’inspection délicate. 

Une vérification mensuelle, même sans symptômes, permet de repérer les problèmes précocement et d’agir selon les besoins de votre animal.

Un chat peut-il vivre sans dents ?

Oui. Après l’extraction, la majorité des chats retrouvent vitalité et appétit. Enlever des dents infectées élimine la source de douleur chronique. Adaptez l’alimentation avec de la pâtée riche en protéines ou des croquettes humidifiées pour faciliter la prise alimentaire. 

Selon les vétérinaires, même sans dents, les chats utilisent leurs gencives et leur langue pour ingérer la nourriture. Une consultation annuelle chez le praticien est essentielle pour éviter les complications systémiques (infections généralisées). Les propriétaires rapportent souvent que leurs compagnons retrouvent leur entrain dès les premiers jours post-opératoire.

Prévention et soins : les clés d’une bonne hygiène dentaire pour votre animal de compagnie

Contrôle vétérinaire des dents d'un chat

Le brossage des dents : l’arme numéro un contre le tartre

Le brossage des dents reste la méthode la plus efficace pour éliminer la plaque dentaire, responsable du tartre et des maladies parodontales. 

Utilisez exclusivement un dentifrice spécialement formulé pour les chats, car les produits pour humains contiennent des ingrédients toxiques (fluor, agents moussants). Les saveurs comme le poulet ou la volaille rendent l’expérience plus agréable pour l’animal.

Pour habituer un chaton, commencer dès l’âge de 3 mois est conseillé, en associant le geste à des récompenses. Commencez par des manipulations courtes sur les canines, puis élargissez progressivement. Un doigtier ou une brosse adaptée facilite l’action. L’objectif est de créer une routine positive, réduisant le stress futur.

Alimentation et produits dentaires : des alliés au quotidien

Une alimentation sèche, à base de croquettes, contribue à limiter la plaque grâce à l’effet mécanique de la mastication. Contrairement aux pâtées, qui favorisent l’accumulation de résidus, les croquettes agissent comme une “brosse à dents naturelle”.

Des croquettes thérapeutiques, comme celles enrichies en fibres ou en molécules anti-plaque, sont souvent prescrites par les vétérinaires. Ces formulations, certifiées par le VOHC, réduisent jusqu’à 40 % la formation de tartre.

Complétez avec des friandises à mâcher ou des additifs dans l’eau (ex. Vet Aquadent FRESH). Ces produits rafraîchissent l’haleine et ralentissent l’accumulation bactérienne, mais ne remplacent pas le brossage. Selon une étude, ces solutions associées au brossage diminuent de 60 % le risque de gingivite.

Le rôle indispensable du vétérinaire

Une visite annuelle chez le vétérinaire permet un dépistage précoce des problèmes dentaires. Lors de l’examen, le professionnel vérifie la présence de tartre, de gingivite ou de résorption dentaire, pathologie douloureuse chez les chats âgés.

En cas de tartre avancé, un détartrage sous anesthésie générale est nécessaire. Cette procédure, réalisée avec un appareil à ultrasons, inclut un polissage des dents pour limiter les récidives. Selon les données, 78 % des chats de plus de 3 ans souffrent de maladies dentaires, souvent asymptomatiques avant un stade avancé.

La prévention reste donc cruciale : elle évite des soins coûteux (entre 200 et 500 € pour un détartrage) et soulage la douleur chronique. En associant brossage régulier, alimentation adaptée et suivi vétérinaire, vous préservez la santé globale de votre chat, réduisant les risques systémiques liés aux infections buccales.

La santé dentaire de votre chat est essentielle à son bien-être. En surveillant sa dentition, en adoptant une hygiène rigoureuse (brossage, alimentation adaptée) et un suivi vétérinaire régulier, vous prévenez les pathologies. Une bouche saine assure sa vitalité et sa qualité de vie. Prendre soin de ses dents, c’est garantir sa longévité.

FAQ

Un chat adulte possède 30 dents définitives, réparties en 6 incisives (3 supérieures et 3 inférieures), 4 canines (1 par côté sur chaque mâchoire), 10 prémolaires (3 sur la mâchoire supérieure et 2 sur l’inférieure) et 4 molaires (1 par côté sur chaque mâchoire). Ces dents, adaptées à son régime carnivore, lui permettent de saisir, déchirer et cisailler la viande. Les molaires jouent un rôle mineur, principalement pour broyer les os. Cette formule dentaire, stabilisée vers 6 mois, est essentielle pour son alimentation et son bien-être général.

Les dents de lait (26 au total) apparaissent entre 2 et 6 semaines, avec les incisives en premier, suivies des canines et prémolaires. Le remplacement par les dents définitives commence vers 3 à 4 mois, avec les incisives, puis les canines vers 4-5 mois et les prémolaires vers 5-6 mois. Les molaires définitives émergent en dernier. Les chatons avalent souvent leurs dents de lait, mais si certaines persistent après 6-7 mois, une consultation vétérinaire est nécessaire pour éviter des problèmes d’alignement.

Un chat souffrant de problèmes dentaires peut présenter une mauvaise haleine persistante, une difficulté à manger (préfère la pâtée, laisse tomber des croquettes), de l’hypersalivation ou une bave abondante. Il peut aussi devenir irritable, éviter le toilettage, se frotter la bouche contre les meubles, ou montrer de la douleur en ouvrant la gueule. Ces signes, souvent subtils, doivent alerter le propriétaire pour consulter un vétérinaire rapidement.

Pour inspecter les dents de votre chat, choisissez un moment calme. Soulevez doucement la babine supérieure pour observer les gencives (rosées et non rouges) et repérer le tartre (jaune ou marron). Évitez de forcer l’ouverture de la bouche. Si le chat est coopératif, vérifiez la présence des crocs et l’absence d’inflammation au fond de la bouche. Une mauvaise haleine, une hésitation à manger ou une rougeur locale sont des signes à surveiller. En cas de doute, consultez un vétérinaire pour un examen approfondi.

La parodontite se manifeste par une inflammation des tissus entourant les dents, causant rougeur, gonflement, saignements des gencives et douleur. Elle peut évoluer vers le déchaussement dentaire, entraînant la perte de dents. Des signes comme une mauvaise haleine persistante, une baisse d’appétit ou une difficulté à mâcher doivent alerter. Sans traitement, les bactéries peuvent migrer dans le sang, affectant les organes (cœur, reins). Un détartrage sous anesthésie est souvent nécessaire pour arrêter la progression.

Chez les chatons, l’âge peut être estimé par l’apparition des dents de lait (entre 2 et 6 semaines) et leur remplacement par les dents définitives (de 3 à 6 mois). Un chaton de 2 semaines aura ses premières incisives, tandis qu’à 6 mois, la dentition adulte est complète. Pour les adultes, cette méthode est moins fiable, car l’usure des dents varie selon l’alimentation et l’hygiène. En revanche, un chat âgé peut développer des résorptions dentaires, des signes d’usure ou un tartre important, indices indirects de son âge.

Un chat édenté peut présenter une perte d’appétit, une préférence soudaine pour les aliments mous ou une tendance à gober les croquettes sans les mâcher. Il peut aussi montrer des signes de malnutrition (amaigrissement) ou des changements de comportement liés à la douleur (irritabilité, isolement). Heureusement, les chats s’adaptent bien à l’absence de dents en utilisant leurs gencives durcies. Une alimentation adaptée (pâtée, croquettes humidifiées) permet de maintenir une bonne qualité de vie.

Un chat peut mordre pour diverses raisons : stress, peur, jeu inapproprié ou douleur dentaire. Une mauvaise haleine, une réticence à manger ou une réaction agressive lorsqu’on touche sa tête peuvent indiquer une infection, une gingivite ou une stomatite. Si le mordillage est agressif et non ludique, examinez sa bouche pour repérer rougeur, tartre ou ulcères. Dans ce cas, une consultation vétérinaire est essentielle pour identifier la cause et soulager l’animal.

Oui, un chat peut tout à fait vivre sans dents, surtout si l’extraction est réalisée pour soulager une douleur chronique (parodontite, stomatite). Une fois guéri, il retrouve souvent appétit et vitalité. Pour faciliter l’alimentation, proposez des croquettes humidifiées, de la pâtée ou des rations ménagères. Avec le temps, ses gencives durcissent et compensent partiellement l’absence de dents, lui permettant de mastiquer avec efficacité. Un suivi vétérinaire régulier et une hygiène bucco-dentaire adaptée (brossage des gencives) sont néanmoins recommandés.